Menaces de mort pour la femme d'un imam
NEW YORK, États-Unis - La femme de l'imam qui prévoit ériger un centre communautaire islamique comprenant une mosquée près du site de Ground Zero a affirmé dimanche que son mari et elle avaient fait l'objet de menaces de mort.
Daisy Khan a déclaré dimanche, lors de l'émission «This Week» diffusée sur le réseau américaine ABC, que sa vie était en danger tout comme celle de son époux. Mme Khan, qui est mariée à l'imam Feisal Abdul Rauf, a affirmé que cela ne les pousserait cependant pas à se promener avec des gardes du corps.
Le porte-parole des autorités policières new-yorkaises, Paul Browne, a confirmé que ces plaintes de menaces téléphoniques leur avaient été rapportées.
M. Browne a déclaré que des menaces avaient bel et bien été proférées et que le service de police menait l'enquête. Feisal Abdul Rauf serait le chef spirituel du centre culturel islamique de 16 étages et de la mosquée qui s'y trouverait.
L'emplacement du site a choqué certaines familles de victimes qui ont perdu la vie lors des attentats perpétrés le 11 septembre, à deux coins de rue de là. Il a aussi déclenché un débat enflammé à l'échelle nationale.
Les participants à la discussion organisée par l'émission «The Week» cherchaient à répondre à la question «Les Américains devraient-ils avoir peur de l'islam?».
Autour de la table, en plus de Daisy Khan, se trouvaient deux personnes qui ont perdu un membre de leur famille le 11 septembre, un ancien agent du FBI et le révérend Franklin Graham, qui est à la tête d'une organisation chrétienne évangélique.
Mme Khan a affirmé que les musulmans modérés comme elle devaient mener le combat face aux extrémistes.
«C'est ce que les musulmans veulent faire, mais vous nous avez lié les mains. Vous ne nous permettez pas de le faire car vous apposez une étiquette d'extrémiste à des personnes comme moi, nous dirigeant tout droit dans les bras d'al-Qaïda», a dit Mme Khan.
Le développeur du projet, Sharif El-Gamal, a présenté les croquis du centre islamique la semaine dernière. Selon lui, les premières pelletées de terre devraient avoir lieu dans deux ou trois ans.
The Associated Press
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