Al-Islam-fi-nafsi

LE CAIRE, Égypte - Une femme saoudienne a été arrêtée une deuxième fois pour avoir pris le volant de son véhicule, dimanche. Il s'agirait d'une tentative des autorités pour saper une campagne virtuelle de contestation, selon des groupes de femmes.

Manal al-Sherif et d'autres femmes ont lancé une page Facebook appelant les autorités à abandonner la loi qui leur interdit de prendre le volant. La page accueillait aussi une vidéo montrant Mme al-Sherif derrière son volant dans la ville de Khobar, à l'est du pays.

La page a été supprimée après que plus de 12 000 internautes eurent exprimé leur appui à cet appel. Le texte demandait aux Saoudiennes de prendre leur voiture et de conduire dans les rues le 17 juin prochain. Le compte Twitter du projet a aussi été désactivé.

Mme al-Sherif, un informaticienne de 32 ans, a été arrêtée dimanche à l'aube et a été accusée d'avoir violé l'ordre public, selon un membre des forces de sécurité qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat.

Elle devra rester emprisonnée pendant cinq jours, pendant que son dossier fait l'objet d'une enquête. Son frère, Mohammed al-Sherif, qui se trouvait aussi dans le véhicule, a également été appréhendé.

L'Arabie saoudite est le seul pays sur la planète qui interdit aux femmes de prendre le volant. Si les familles aisées embauchent habituellement un chauffeur, les autres doivent s'organiser pour qu'un homme accompagne les femmes au marché, au travail, à l'école ou chez le médecin par exemple. Les dirigeants du wahhabisme, le courant de l'islam qui prévaut dans le pays, soutiennent que l'interdiction protège les fidèles contre la vague de vice et de tentation qui déferlerait si les femmes pouvaient quitter le domicile et rencontrer d'autres hommes.

Le roi Abdallah a promis de nombreuses réformes dans le passé et a tenté à de nombreuses reprises d'initier des changements. Mais la monarchie saoudienne s'appuie sur les religieux wahabbites pour lui donner une légitimité auprès de la population.