Al-Islam-fi-nafsi

Dans le paysage politique bruxellois, il faudra désormais compter avec un nouveau venu : le parti Islam, qui a décroché deux sièges aux dernières élections communales, à Anderlecht et à Molenbeek. Ses dirigeants n’excluent pas – même s’ils savent que cela prendra du temps – de faire de la Belgique un État islamique… et donc d’y instaurer la charia !

LE PARTI ESPÈRE ENCORE PROGRESSER

Et si la formation est jeune et encore très modeste, elle ambitionne déjà – en vue du scrutin régional et fédéral de 2014 – de s’implanter dans d’autres communes, notamment en Wallonie, où elle pense trouver un terrain favorable à l’émergence d’un islamisme radical. Les villes de Charleroi, Liège et Verviers, où se concentre une partie importante de la communauté musulmane, sont régulièrement citées et pourraient constituer un important réservoir de voix.

NE PAS PORTER LE FOULARD EST UN PÉCHÉ

Dans la cité lainière, le fondateur d’Islam, Redouane Ahrouch sait qu’il pourra compter sur le soutien de Mohamed Saïd Guermit s’il souhaite créer des antennes autonomes dans la région. C’est que Monsieur Guermit n’est pas un inconnu à Verviers ! Fondateur du Mouvement pour l’Education (MPE), parti islamique, il s’était présenté en 2010 aux dernières législatives et avait recueilli un peu plus de 800 voix sur son nom. L’homme est aussi professeur de religion musulmane à l’Athénée royal Verdi et avait défrayé la chronique il y a quelques mois, après être apparu dans un numéro spécial de « Questions à la Une », consacré à la problématique du voile dans les écoles. Ses idées bien arrêtées - « selon l’Islam, lorsqu’on ne porte pas le foulard, on commet un péché » – lui avaient valu une sanction de la Communauté française, suivie dans la foulée d’une enquête du directeur général de l’Enseignement obligatoire, qui devait malheureusement constater que le professeur n’hésitait pas à critiquer ses collègues, ne respectait pas le programme d’études auquel il était tenu et avait évalué des élèves musulmanes de façon discriminatoire selon qu’elles portaient un foulard ou non.

REVOIR LA MIXITÉ À L’ÉCOLE ET DANS LES LIEUX PUBLICS

Mais si Islam devait un jour arriver au pouvoir? Ses revendications au niveau communal risquent d’en choquer plus d’un : interdiction de la mixité dans certains lieux publics comme les écoles, les salles de sport ou les piscines, dans les transports en commun, foulard autorisé à l’école avec libre choix laissé à la jeune fille dès 12 ans, obligation de proposer des repas halal dans les cantines, possibilité pour les musulmans de profiter de nouveaux jours de congés confessionnels, pour la fin du ramadan et la fête du mouton, par exemple… Sans oublier le mariage autorisé dès 12 ans, et ce afin de limiter l’utilisation de la pilule contraceptive… mais à condition que les parents soient d’accord, bien sûr.

Heureusement, ce mouvement ne peut se targuer de représenter l’ensemble des musulmans de Belgique. Certaines communautés ont d’ailleurs déjà pris soin de prendre leurs distances avec le parti. Depuis quelques jours, une pétition circule également sur internet pour demander l’interdiction de siéger des deux élus bruxellois. Elle a déjà recueilli plus de 30.000 signatures. Mais au-delà du fait qu’il n’est peut-être pas très intelligent d’empêcher deux personnes démocratiquement élues de se frotter à l’exercice de la démocratie, il est important de souligner qu’elle serait gérée par des militants d’extrême-droite. Prudence donc…