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06 May

La nécessité de s’allier aux savants et de les aimer

Publié par Al-islam-fi-nafsi  - Catégories :  #Chouyoukhs

 

L’alliance et le désaveu pour Allah constituent un des fondements de l’Islam, et font partie des corollaires de l’attestation qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah. Les textes qui prouvent ce grand fondement sont très nombreux, à tel point que le Cheikh Hamd Ibn ‘Atîq (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Il n’y as pas de dans le livre d’Allah -Le Très Haut- un fondement ayant des arguments aussi nombreux et plus évident que celui-ci –c'est-à-dire l’alliance et le désaveu pour Allah- après l’obligation de l’unicité d’Allah et l’interdiction de son contraire ».

 

Les gens qui méritent l’alliance en priorité et qui ont le plus de droit d’être aimés pour Allah après le Prophète, sont les savants.

 

« Il est donc obligatoire aux musulmans après l’alliance à Allah –le Très Haut- et à son Messager (sallalahu 3aleyhi wa sallam) de s’allier aux croyants, comme cela est mentionné dans le Coran, et particulièrement aux savants, qui sont les héritiers des Prophètes, ceux à qui Allah a attribué la fonction d’étoiles au moyen desquelles on cherche la guidée dans les ténèbres de la terre et de la mer ; et dont les musulmans sont unanimes sur leur guidée et leur connaissance.»

 

Les pieux prédécesseurs (Salaf) ont considéré l’amour d’une personne pour les savants appartenant aux gens de la Sunnah et à ceux qui suivent les traces des pieux prédécesseurs dans sa région, comme critère sur lequel on juge le caractère juste de sa conviction et le bon état de sa voie (minhaj).

 

Ibn Madînî dit en élucidant la Sunnah, dont celui qui abandonne d’elle une qualité sans la prononcer ou sans y croire, ne fait pas partie des ses gens (les gens de la Sunnah) : « Si tu vois un homme de Basra se baser sur Ayyûb As-Sakhtiyânî, sur Ibn ‘Awnin, sur Yûnus et sur At-Taymî, les aimer, les mentionner souvent, et les suivre, alors espère son bien. Puis après ceux-là Hammâd Ibn Salama, Mu’âdh Ibn Mu’âdh et Wahb Ibn Jarîr, certes, ce sont les pires des gens de l’innovation (Bid’a) »

« Si tu vois un homme de Al-Kûfa, se baser sur Talha Ibn Musrif, Ibn Abjar, Abû Hayyân At-Taymî, Mâlik Ibn Maghûl, Sufyân Ibn Sa’îd Ath-Thawrî et Zâyida, alors sache que c’est quelqu’un de bien, et après eux ‘Abdallah Ibn Idrîss, Muhammad Ibn ‘Ubayd, Ibn Abû ‘Utba et Al-Muharibî, sache que c’est quelqu’un de bien »

 

L’Imam At-Tahâwi (Qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Les savants des pieux prédécesseurs (Salaf), et ceux qui viennent après eux parmi les Tabi’ine (les suiveurs), les gens de bien et du hadith, les gens du fiqh et de la recherche, ne doivent être mentionnés qu’en bien, et celui qui les mentionne en mal, n’est certes pas sur la voie droite ».

 

L’alliance aux savants ne signifie pas qu’un savant doit être la raison de l’alliance ou du désaveu, au point ou l’étudiant se range du côté de son cheikh (savant) et prend partie pour ses opinions et ses paroles, et fait de cela la vérité ; ainsi, il le soutient sur cette base, et considère comme ennemi toute personne qui n’est pas d’accord avec lui ; ce qui n’est permis à personne après le Messager –Paix et Bénédiction d’Allah sur lui-.

 

Le Cheikh Al-Islam Ibn Taymiya (Qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Quiconque élève une personne quelle qu’elle soit, s’allie et déteste selon qu’on est ou pas en concordance avec ses paroles et ses actes, fait partie de : « …ceux qui ont divisé leur religion et sont devenues des sectes…»

 

Et même si un homme médite et acquiert de la connaissance et imite les bonnes manières d’un groupe de croyants, tel les adeptes des imams et des savants, il ne doit pas faire de ce modèle qu’il suit et de ses compagnons, une référence s’alliant à celui qui est en accord avec eux et prenant pour ennemi celui qui les contredit. Il convient plutôt à l’homme d’habituer sa personne à une compréhension profonde et de mettre cela en application, car cela constitue un frein.

Le contenu des cœurs se manifeste lors des moments difficiles. Il ne revient à personne d’inviter à un propos ou d’y croire, simplement parce que c’est le propos de l’un de ses compagnons. On ne doit pas se battre pour cela, mais plutôt parce que c’est ce que Allah et Son Messager ont ordonné ou ce qu’Allah et Son Messager ont dit, car cela est une obéissance à Allah et à Son Messager. »

 

Bien plus, le musulman n’a pas à particulariser qui que ce soit parmi les savants avec un excédent d’amour, sauf en fonction de sa foi, de sa piété et de sa science, ou pour un bien qu’il a fait, tel l’enseignement, l’orientation ou autre.

 

Le Cheikh Al-Islam (Qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Et il n’est permis à personne de se lier à un cheikh, considérant comme alliés ceux qui le suivent et comme ennemis ceux qui ne les suivent pas, mais on ne doit prendre pour alliés les gens de la foi et ceux dont on connaît la piété parmi les savants et autres. On ne doit particulariser personne d’un excédent d’amour, sauf s’il nous semble qu’il a plus de foi et de piété. On doit honorer celui qu’Allah et Son Messager ont honoré, et préférer celui qu’Allah et Son Messager ont préféré ».

 

Le fanatisme pour les chouyoukh est l’une des causes de divisions des musulmans car si chaque groupe ou les gens de chaque région se permettent cela, les musulmans se diviseront en sectes, chaque parti exultant de ce qu’il détient. Et les innovateurs ne sont tombés dans leurs innovations et leur égarements qu’à cause d’un ensemble de raisons parmi lesquelles on trouve le fanatisme et la division. Ceci est une question que de nombreuses personnes pieuses à toute époque ignorent. Ils prennent parti pour un savant ou pour un cheikh et ils croient que cela est une prise de partie pour la vérité. Ainsi donc, il incombe au musulman de ne pas faire reposer l’amour et la haine sur autre chose que le Livre (Coran) et la Sunnah.

 

Le Cheikh Al-Islam Ibn Taymiya (Qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Et il ne revient à personne de designer quelqu’un aux gens ordinaires en invitant à sa voie, et en aimant et détestant sur la base de cette voie, à l’exception du Prophète –Paix et Bénédiction d’Allah sur lui- ; ni leur instaurer une parole sur la base de laquelle on aime et on déteste, à l’exception des paroles d’Allah, de Son Messager, et de ce qui fait l’unanimité de la Umma. Cela fait partie des actes des innovateurs qui désignent une personne ou adopte une parole et divisent à travers elle la communauté, en aimant et détestant pour cette parole ou cette appartenance »

 

L’amour qu’ont certaines personnes de bien, pour certains chouyoukh et savants, peut atteindre le degré d’exagération. Et cela quand une personne excède dans l’amour, dépasse les limites de l’éloge, jusqu’à faire l’éloge de ce qui n’existe pas en son cheikh. Dés lors, les aspects négatifs de ce dernier deviennent pour lui des aspects positifs, et il n’admet en aucun cas qu’on le dénigre. Si cet amour était dénué de passion, il ne produirait pas de tels phénomènes. Et cet amour pour une personne, ne surpasseraient pas l’amour de la voie (al-minhaj). Les voies de la passion dans ceci sont subtiles. Et l’infaillible est celui qu’Allah a préservé.

 

Le Cheikh Al-Islam Ibn Taymiya (Qu’Allah le Très Haut lui fasse miséricorde) dit dans un conseil adressé aux adeptes de ‘Adî Ibn Musâfir : « Il est obligatoire d’honorer celui qu’Allah et Son Messager ont honoré, de ne pas honorer celui qu’Allah et Son Messager n’ont pas honoré, d’aimer ce qu’Allah et Son Messager ont aimé et de détester ce qu’Allah et Son Messager ont détesté, de proscrire ce qu’Allah et Son Messager ont proscrit et d’agréer ce qu’Allah et Son Messager ont agréé, et que les musulmans soient une seule main (unis) »

 

Ainsi, l’amour et l’aversion, l’agrément et la haine, le respect et le non-respect, doivent être en fonction de ce qu’Allah aime, de Son aversion, de Son agrément, de Sa colère, de Son respect, et de Son non-respect. Quand aux adeptes de la passion, ils se rangent sans science, du coté de leur passion ; c’est pourquoi puisque leurs innovateurs aiment les savants et les chouyoukh par passion et non pour Allah –Le Très Haut et Tout-Puissant- Ils finissent par se retourner contre eux, la personne aimée devient détestée, parce qu’elle n’a pas satisfait les innovateurs, mais a satisfait Allah –Le Très Haut-.

 

Lorsque Abdallah Ibn Salâm désira se convertir à l’Islam, il dit au Prophète (sallalahu 3aleyhi wa sallam) : « En vérité, les juifs sont un peuple de menteurs. S’ils sont mis au courant de ma conversion, ils forgeront des mensonges contre moi ; envoie quelqu’un les appeler et renseigne-toi sur moi auprès d’eux ». Il les fit appelés et leur demanda : « Quelle place occupe ‘Abdallah Ibn Salâm parmi vous ? ». Ils répondirent : «  Notre érudit ! Le fils d’un de nos érudits ! Notre savant ! Le fils de nos savants ! ». Il dit : « Que dites-vous s’il se convertit à l’Islam ? Est-ce que vous vous convertirez ? ». Ils répondirent : « Qu’Allah nous préserve de cela ! ». Alors ‘Abdallah Ibn Salâm sortit et dit : « J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah ». Ils dirent alors : « Le pire ! Le pire de nos fils ! L’ignorant ! Le fils de l’ignorant ». Il dit : « O Messager d’Allah ! Ne t’avais-je pas dit que c’est un peuple de menteurs ? ».

 

Les juifs (qu’Allah les combattent) se sont retournés d’une manière étonnante contre ‘Abdallah Ibn Salâm (Qu’ Allah soit satisfait de lui) et il passa de l’érudit à l’ignorant c’est là le propre des innovateurs formés par les juifs.

 

Az-Za’farânî a dit : « Bichr Al-Murîsî accomplit le pèlerinage. Quand il rentra, il dit : « J’ai vu au Hijâz un homme, jamais je n’ai vu une personne poser et répondre à autant de question –il désignait par là Ach-Chafi‘i- » Il continua : « Il vint chez nous. Alors les gens se regroupèrent autour de lui et se détournèrent de Bichr. Je me suis alors dirigé vers Bichr et lui ai dis : « Ce Ach-Chafi‘i à qui tu faisais allusion, est arrivé ». Il répondit : « Cet homme (Ach-Chafi‘i) a changé ». Il continua : « L’attitude de Bichr fut comparable à celle des juifs vis-à-vis de ‘Abdallah Ibn Salâm ».

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