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24 Nov

La finance islamique comme solution pour dynamiser l'économie bruxelloise

Publié par Al-islam-fi-nafsi  - Catégories :  #Société et Économie musulmane

Le ministre cdH de l'Économie et de l'Emploi, Benoît Cerexhe, veut miser sur la finance islamique pour dynamiser l'économie bruxelloise. Concrètement, il voudrait que des banques islamiques s'installent chez nous, mais aussi que des investisseurs en provenance du Golfe persique s'intéressent à des projets bruxellois. Pour concrétiser ces projets, une mission économique se rendra début décembre dans trois pays de la région.

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En 2011, la finance islamique pesait quelque 1100 milliards de dollars, ce qui représente des moyens colossaux. Benoît Cerexhe explique l’intérêt qu’il y a d’attirer ce type d’investisseurs chez nous : "Il y a des potentialités du côté d’un certain nombre de pays du Golfe. Je pense notamment à l’Arabie Saoudite, au Bahreïn, et au Qatar. Il s’agit d’aller chercher des investissements à l’instar de ce qui se fait en France et en Grande-Bretagne et de faire en sorte que Bruxelles en profite également. Ce qu’il faut surtout chercher, ce sont des investissements dans des entreprises, qu’elles soient de production ou de service, qui créent de l’emploi direct ou indirect à destination de la population bruxelloise. Vous savez, aujourd’hui, je rencontre énormément d’entrepreneurs qui ont des difficultés à trouver des capitaux et bien ces capitaux, on peut aussi aller les chercher à l’étranger".

 

La finance islamique se base sur des principes qui trouvent leurs origines dans le Coran. Elle interdit notamment l’intérêt, et en particulier l'intérêt excessif, à savoir ce qu'on appelle l'usure. Autrement dit, quand une banque islamique vous prête de l'argent, elle ne vous réclame pas d'intérêt. Mais si vous déposez de l'argent sur un compte, vous ne touchez pas d'intérêts non plus.

 

Il est également interdit de financer des boissons alcoolisées, des jeux d'argent et de hasard, ainsi que l'industrie porcine et tous les secteurs d'activités considérés par l'Islam comme ne pouvant pas faire preuve d'une valeur sociale positive. L’industrie de l’armement fait partie de ceux-ci. Et puis, il y a l'interdiction de faire de la spéculation. Il n’est donc pas question par exemple d'investir dans des sociétés endettées.

 

Les obligations de la finance islamique

 

Si la finance islamique interdit pas mal de choses, elle détient aussi des obligations, comme par exemple celle de partager les pertes et les profits. Il est également obligatoire que toute transaction soit liée à un actif tangible. Ce qui signifie que si vous empruntez de l’argent pour acheter une maison ou pour investir dans la construction d'un barrage par exemple, c’est considéré comme tangible car il s’agit d’un projet concret lié à l'économie réelle. Par contre, les produits financiers, les fameux "subprimes" qui étaient à l'origine de la crise de 2008 sont strictement prohibés.

 

Comment ce type de banques gagnent-elles de l’argent si elles ne perçoivent pas d’intérêt ? Elles utilisent un autre système. Concrètement, quand vous empruntez pour une maison, c’est la banque qui achète la maison. Elle vous la revend ensuite un peu plus cher pour faire une plus-value. Et vous remboursez progressivement comme établi dans un contrat signé préalablement. Le principe est donc différent de celui proposé par les banques traditionnelles. Dans le cas de la finance islamique, il s’agit en quelque sorte d’une double vente.

 

Des banques ouvertes à tous

 

Les banques qui proposent ce type de produits n’existent pas encore chez nous, car pour l’instant, la législation belge ne permet pas à ce système d’être rentable. Comme il y a une double vente, il faudrait payer deux fois des droits d’enregistrements. Et c’est très coûteux. Cela dit, il suffirait d’un petit ajustement et le problème serait réglé. Une banque marocaine espère pouvoir bientôt proposer ce type de produits à Bruxelles. Peut-être que les banques traditionnelles suivront mais ce n’est pas d’actualité pour le moment.

 

Si ces banques suivent des principes se trouvant dans les Coran, elles ne sont cependant pas qu’ouvertes aux musulmans. D’ailleurs, ce type de finance éthique pourrait bien séduire les déçus du système bancaire occidental qui a montré ses limites ces dernières années.

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